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Le Canada s’est engagé à réduire ses émissions nettes à zéro d’ici 20501. Pour atteindre cet objectif, il faudra notamment trouver des façons d’élargir et de monétiser les marchés réglementés et volontaires de crédits de carbone. Le déploiement économique à grande échelle des technologies de captage du carbone sera indispensable à cet effort, vu le rôle qu’elles peuvent jouer dans la réduction des émissions de carbone de certains des plus gros émetteurs.
Les technologies de captage du carbone offrent certaines des meilleures perspectives à court terme de réduction des émissions de CO2. Le problème est qu’en raison de leur coût, il peut être difficile pour les entreprises de les développer de façon indépendante.
Telle est l’une des principales conclusions de notre balado Sustainability Leaders animé par Michael Torrance, chef de la durabilité de BMO Groupe financier, et mettant en vedette deux experts de BMO Radicle : Cooper Robinson, directeur et responsable de l’innovation, Marchés mondiaux, et April Hillier, directrice, Captage et séquestration du carbone et innovation industrielle.
Comme l’a expliqué M. Robinson, pour que le Canada réduise ses émissions au rythme nécessaire pour respecter ses engagements climatiques, il doit adopter des technologies comme le captage et le stockage du carbone (CSC) et le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC).
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La puissance du CSC et du CUSC
Le CSC est le processus consistant à capter les gaz de postcombustion émis par une cheminée, par exemple, en isolant le dioxyde de carbone du flux des déchets et en l’injectant dans un aquifère salin profond en vue de son stockage permanent. Le CUSC élargit ce processus en utilisant le dioxyde de carbone dans un autre produit, comme le ciment, pour le stocker en le minéralisant. « Avec le CUSC, il faut bien comprendre que le CO2 qui a été capté doit être fixé de façon permanente afin de ne pas être de nouveau libéré dans l’atmosphère », a indiqué M. Robinson.
« Nos amis de l’International Emissions Trading Association et du Center for Global Sustainability ont fait beaucoup de recherche et de modélisation dans ce domaine. Leurs statistiques indiquent que l’échange de droits d’émission pourrait contribuer à l’atteinte des cibles en permettant des réductions de coûts de l’ordre de 250 milliards de dollars américains par an en 2030 », a souligné M. Robinson. « Si ces économies sont réinvesties, les réductions pourraient être plus que doublées. »
Des pas dans la bonne direction
Une autre condition essentielle est d’encourager les plus gros émetteurs du pays à participer aux projets de décarbonisation. Au sujet de l’état du marché volontaire, April Hillier a expliqué que la demande de crédits de décarbonisation est très forte, en partie parce que leur offre est faible sur le marché.
Bien que la demande de crédits volontaires créée par les technologies de captage du carbone existe, le financement de ces projets accuse du retard. « Qu’il s’agisse de possibilités de compensation ou de crédits d’émission, il faut des mesures incitatives pour que ces projets aillent de l’avant », a affirmé Mme Hillier. « Les moyens de monétisation dont on dispose sont plutôt limités à l’heure actuelle. »
Heureusement, d’autres stratégies sont à l’étude. Selon Mme Hillier, d’ici la fin de 2024, trois nouveaux registres de compensations d’émissions approuvés pour les projets de CSC et de CUSC devraient voir le jour. Le Canada offre aussi un crédit d’impôt à l’investissement (CII) pour les projets de CSC, et le Fonds de croissance du Canada (FCC) a été lancé dans le but d’accroître la confiance envers le marché.
« Beaucoup de détails concernant le CII et le FCC ne sont pas encore connus, mais je pense que ce sont autant de pas dans la bonne direction, qui contribueront à accélérer l’avancement de ces projets au Canada », a estimé Mme Hillier.
Les États-Unis envisagent également de créer leurs propres projets de CSC, a ajouté Mme Hillier, évoquant le crédit d’impôt 45Q pour le stockage du carbone, qui aide les sociétés à transformer leurs idées en projets susceptibles d’attirer les bailleurs de fonds.
Faire décoller les projets de CSC
Étant donné la taille des investissements et les délais en jeu, un aspect essentiel des projets de CSC est qu’ils exigent un prix élevé sur le marché du carbone actuel et une garantie que ce prix peut être maintenu dans le temps. « C’est là qu’intervient l’interaction entre les mesures incitatives », a expliqué Mme Hillier. « Nous avons besoin d’une solution pour maintenir le niveau de prix à long terme de ces compensations carbone ou de ces crédits de carbone sous-jacents. »
Normalement, la période d’octroi du crédit est d’environ huit ans, mais, étant donné la longue durée des projets de CSC et de CUSC, l’Alberta offre une période allant jusqu’à 25 ans une fois le projet inscrit sur le registre. « Les agences d’octroi du crédit reconnaissent que ce sont des projets uniques, qui exigent une certitude à long terme, et accordent donc une période plus longue pour faciliter la résolution de certains de ces problèmes », a expliqué Mme Hillier.
Le lancement d’un projet de CSC et de ce processus quelque peu complexe recèle des avantages. « Une collaboration est essentielle pour faire passer ces projets du stade de concept à celui de monétisation des crédits et de stockage permanent du CO2 dans le sol », a souligné Mme Hillier. Même en Alberta, malgré l’écosystème robuste pour ces technologies, peu d’entreprises individuelles ont les ressources nécessaires pour porter à elles seules des projets d’une telle ampleur, a-t-elle ajouté.
« J’encourage les gens à faire appel à leurs réseaux et à s’entourer des meilleurs éléments pour mener leurs projets à terme »
Pour améliorer notre feuille de route, nous devrons faire un effort concerté pour faciliter l’adoption, par les plus gros émetteurs du pays, des nouvelles technologies qui les aideront à éliminer et stocker les émissions de carbone de la façon la plus rapide et la plus rentable possible.
« Pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique, nous devrons réaliser des réductions massives », a insisté M. Robinson.
1. Net-Zero Emissions by 2050, Government of Canada
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