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Alors que la fréquence des événements météorologiques extrêmes ne cesse d’augmenter, les effets des changements climatiques deviennent de plus en plus concrets. Même si la course pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 a toujours été considérée comme un marathon plutôt qu’un sprint, on croit de plus en plus que le Canada et les États-Unis doivent intervenir plus rapidement pour atténuer l’impact des changements climatiques.
À l’occasion du sommet inaugural Canada-États-Unis organisé conjointement par BMO et le groupe Eurasia, un groupe d’experts s’est réuni pour discuter d’importantes perspectives autochtones, scientifiques et géopolitiques sur le climat. Lors de cette table ronde, intitulée Définir le programme des changements climatiques – De la politique aux investissements dans les technologies propres, les intervenants ont fait preuve d’optimisme quant au potentiel inexploité de la réduction des gaz à effet de serre en Amérique du Nord, mais aussi d’un soupçon de frustration quant à l’insuffisance des mesures prises à ce jour.
Modérée par Gerald Butts, vice-président du groupe Eurasia, la table ronde était composée de Katharine Hayhoe, scientifique en chef de Conservation de la nature Canada, de Catherine McKenna, ancienne ministre fédérale de l’environnement et du changement climatique, et de Mark Podlasly, responsable du développement durable à la First Nations Major Project Coalition, un groupe de plus de 130 Premières Nations de tout le pays ayant leurs propres projets énergétiques et miniers. Les participants ont discuté de la façon dont les changements climatiques affectent chaque aspect de notre vie, et des raisons pour lesquelles il est essentiel de réunir toutes les voix autour de la table pour trouver des solutions.
« Nous devons comprendre que les changements climatiques sont un problème mondial », a déclaré Mme Hayhoe. « Il s’agit d’un problème humain, d’un problème d’équité, de pauvreté et de faim, et sans aucun doute d’un problème économique. »
La collaboration est essentielle
Le climat changeant plus rapidement que jamais dans l’histoire de l’humanité, tous les participants ont convenu que la collaboration était essentielle pour assurer une transition rapide vers une économie et un environnement durables.
M. Podlasly, membre de la nation Nlaka'pamux en Colombie-Britannique, a fait remarquer que les conversations qui ont eu lieu pendant le sommet ont également eu lieu lors de conférences des Premières Nations similaires ailleurs. Le problème est qu’en dépit de ces intérêts, conversations et objectifs parallèles, aucun des deux groupes n’est présent dans la salle avec l’autre. Tout au long de la journée, a-t-il ajouté, les intervenants ont parlé de la manière d’impliquer les populations autochtones dans la recherche de minerais essentiels, de la manière de les impliquer dans les cadres ESG des entreprises, et des objectifs de développement durable aux Nations unies.
« Mais cette conversation a lieu au sein des populations autochtones. Elles ne sont pas ici. Vous n’êtes pas là. C’est ce qui a eu le plus d’impact ici. »
Mme McKenna était d’accord avec M. Podlasly, ajoutant que même si elle ne nommait pas chaque groupe manquant, de nombreuses personnes absentes de la salle avaient des contributions précieuses à apporter pour accélérer la transition vers l’énergie propre.
L’approche des athlètes d’élite
Une action rapide est essentielle pour résoudre la crise climatique. Mme McKenna a exhorté le public à penser comme des athlètes de haut niveau, en établissant des objectifs progressifs plus faciles à gérer qui aident les parties prenantes publiques et privées à créer une dynamique pour atteindre l’objectif d’émissions nettes nulles d’ici 2050.
« Il s’agit là d’une occasion considérable. Nous pourrions parler des courbes de coûts ou de la direction que prend la tendance », a-t-elle déclaré. « Mais, selon moi, nous devons simplement nous atteler à la tâche, déterminer comment nous allons y parvenir et passer à l’action. »
La question de la concurrence fait partie intégrante de l’analogie avec les athlètes. La loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) du président Biden a augmenté l’enveloppe des incitatifs climatiques dans le monde entier, mais c’est le Canada qui a clairement ressenti la pression la plus forte. Le dernier budget du gouvernement fédéral prévoyait de nouvelles mesures incitatives pour égaler ou suivre le rythme des États-Unis. Cependant, bien que le Canada et les États-Unis aient des approches sensiblement différentes en matière de changements climatiques – à savoir l’utilisation d’une taxe sur le carbone par rapport à la mise en place d’incitatifs fiscaux verts –, les deux pays tentent en fin de compte de parvenir à la même réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Comme l’a souligné Mme Hayhoe, nous nous concentrons souvent sur les différences entre nos deux pays, mais la réalité est que nous avons bien plus en commun que ce qui nous divise ou nous sépare.
Raisons d’être optimistes
Ces points communs, ainsi que le fait que de nombreuses solutions climatiques sont en fait bénéfiques pour la planète, la population et l’économie, aident Mme Hayhoe à rester optimiste. « Ces solutions assainissent notre air et notre eau. Elles rendent nos villes plus saines, améliorent le bien-être des gens et contribuent à la lutte contre les changements climatiques. »
M. Podlasly est inspiré par le nombre d’organisations autochtones en Amérique du Nord qui cherchent à soulever des questions de nature autochtone au profit des marchés financiers. Toutefois, a-t-il fait remarquer, les Premières Nations doivent avoir accès à des capitaux abordables pour pouvoir être copropriétaires des projets d’infrastructure qu’elles proposent.
« Il y a un avantage à cela et, comme l’a souligné Mme Hayhoe, nous n’y parviendrons pas si nous ne le faisons pas ensemble. »
Tout comme Mme Hayhoe, Mme McKenna est enthousiasmée par les solutions qui existent déjà pour réduire les émissions de carbone et de méthane et passer à une économie fondée sur les énergies propres. Elle souhaite simplement que les gouvernements et les entreprises agissent plus rapidement pour mettre en œuvre ces solutions.
« En fin de compte, vous êtes des leaders ici, et les leaders doivent décider de diriger. Je vous implore donc d’examiner les données scientifiques, les preuves, les arguments économiques et les arguments de sécurité nationale, puis de vous mettre au travail. »
Sur la photo (de gauche à droite) :
Catherine McKenna, ancienne ministre fédérale de l’environnement et du changement climatique
Katharine Hayhoe, scientifique en chef, Conservation de la nature Canada
Mark Podlasly, responsable du développement durable, First Nations Major Project Coalition
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