LEADERS ET DURABILITÉ, MICHAEL TORRANCE, FEUX DE FORÊT, INNOVATION

Arrêter et prévenir les feux de forêt grâce à la technologie
5 mars 2025


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Michael Torrance
Premier Directeur de la Durabilité
Vue aérienne des dommages causés par un feu de forêt Vue aérienne des dommages causés par un feu de forêt Vue aérienne des dommages causés par un feu de forêt
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Pour s’attaquer au problème de plus en plus complexe des feux de forêt qui menacent les gens, les collectivités et les actifs économiques, il faut de nouvelles façons de penser et de nouvelles technologies. C’est la prémisse de Convective Capital, une société de capital de risque établie en Californie qui investit dans des entreprises qui tentent de résoudre la crise mondiale des feux de forêt. 

Jay Ribakove, qui dirige Convective, se joint à Michael Torrance, chef de la durabilité à BMO, dans le plus récent épisode du balado Sustainability Leaders, pour discuter de certaines des innovations les plus prometteuses en matière de prévention et de lutte contre les incendies. 

Écoutez l’épisode de 22 minutes (en anglais seulement)

Transcription

Jay Ribakove :
Nous devons réfléchir à la façon de résoudre la crise climatique à long terme. Mais que devons-nous faire pour nous assurer d’être résilients entre-temps? Cette crise se produit, que nous le voulions ou non.

Michael Torrance :
Bienvenue au balado Leaders et durabilité. Je m’appelle Michael Torrance et je suis chef de la durabilité à BMO. Dans cet épisode, nous nous entretiendrons avec des professionnels de la durabilité de premier plan issus du milieu universitaire, des affaires, de l’investissement et des ONG afin d’explorer l’incidence du domaine de la durabilité en évolution rapide sur les pratiques d’affaires en matière de placement à l’échelle mondiale et sur notre monde.

Avis :
Les opinions exprimées dans ce balado sont celles des participants, et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales.

Michael Torrance :
Les feux de forêt qui ont ravagé Los Angeles pourraient être les plus coûteux de l’histoire des États-Unis. Selon des recherches de la NASA, les feux de forêt sont de plus en plus fréquents partout dans le monde, et d’autres recherches ont montré qu’ils deviennent plus puissants. De nombreuses personnes et entreprises travaillent sur des technologies qui peuvent aider à prévenir et à limiter les feux de forêt, notamment notre invité d’aujourd’hui, Jay Ribakove. Jay est l’un des dirigeants de Convective Capital, une société de capital de risque établie en Californie, qui investit dans des entreprises qui tentent de résoudre la crise mondiale des feux de forêt. Il est ici pour discuter de certaines des innovations les plus prometteuses, notamment de certaines des entreprises récemment financées par Convective Capital. Jay, merci beaucoup de votre présence aujourd’hui.

Jay Ribakove :
Cela me fait plaisir. Merci de m’avoir invité.

Michael Torrance :
Pour commencer notre discussion, on peut bien sûr dire que cette crise fait les manchettes. Nous le constatons de plus en plus chaque année. Les feux de forêt sont plus intenses et répandus que jamais. Pouvez-vous nous aider à comprendre l’ampleur du problème, tant sur le plan des répercussions sur les collectivités que sur le plan économique?

Jay Ribakove :
Bien sûr. La première chose dont il faut parler, ce sont les gens. Jusqu’à présent, au moins 29 personnes sont décédées à cause des incendies de Los Angeles. 102 personnes sont décédées dans les incendies de Maui. Et lors de l’incendie « Camp Fire » de 2018, 85 personnes sont décédées. De plus, chaque année, 16 000 personnes sont indirectement touchées par la fumée des feux de forêt, qui entraîne des hospitalisations et des décès. Le nombre véritable est sans doute plus élevé. Malheureusement, je m’attends à ce que cette situation se répète cette année. Ensuite, il y a l’impact sur les collectivités, en plus des répercussions économiques, dont je parlerai dans un instant. Il y a beaucoup de dévastation, de souvenirs perdus, de collectivités perturbées, et l’on espère qu’elles se reconstruiront. Mais souvent, ce n’est pas le cas. Pour parler argent, les catastrophes naturelles coûtent 500 milliards de dollars américains par année.
Il y a 4 000 milliards de dollars de valeur immobilière à risque élevé aux États-Unis, et ce chiffre croît rapidement. Des centaines de milliards de dollars de valeur d’entreprises sont détruits. Un bon exemple est la faillite de la société PG&E. Il y a une perte de valeur dans le bois d’œuvre et les indemnités d’assurance. La liste est longue. Et il ne faut pas oublier les énormes frais d’exploitation continus qui visent à stopper ces feux, qui ne sont pas vraiment pris en considération dans les coûts liés aux feux de forêt. Mais pour en revenir à PG&E, la société consacre 16 % de la facture moyenne de ses clients à l’atténuation des risques de feux de forêt. Cela représente beaucoup d’argent. Même si la fréquence des incendies n’augmente pas, la gravité va malheureusement aussi faire augmenter ce nombre.

Michael Torrance :
Convective Capital met plutôt l’accent sur les solutions liées aux feux de forêt. Qu’est-ce qui a motivé la décision de vous spécialiser dans ce domaine et qu’est-ce qui distingue Convective Capital des autres fonds axés sur les solutions climatiques?

Jay Ribakove :
That's right. À notre connaissance, nous sommes le seul fonds axé sur la technologie de lutte contre les incendies au monde. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous avons choisi cette spécialisation. La première est personnelle. Mon associée et moi, ma partenaire d’affaires, qui est maintenant ma femme, vivons tous les deux ici, en Californie. Et on ne peut pas vivre en Californie sans être conscient des risques et de la dévastation causés par les incendies. De plus, je crois qu’avec les réchauffements climatiques, les feux seront de plus en plus fréquents et intenses. En ce qui concerne ce que nous pouvons faire, le feu est probablement la catastrophe naturelle contre laquelle nous pouvons lutter le plus facilement. Nous ne pouvons pas entièrement prévenir les incendies, mais nous pouvons bien sûr réduire le nombre de nouveaux incendies. Nous pouvons réduire l’incidence des incendies qui se produisent. Et nous pouvons ensuite prendre ces technologies et ces solutions et les appliquer de façon beaucoup plus généralisée à la résilience climatique.
Comment pouvons-nous protéger les quartiers, les collectivités, les gens et les infrastructures non seulement contre les incendies, mais aussi contre les ouragans, les événements de grande intensité, les tempêtes de grêle, la chaleur et les sécheresses? Pour y parvenir grâce à la technologie, il faut commencer par créer une entreprise durable. Avec les incendies, c’est vraiment ça. Et je dirais qu’en règle générale, il y a beaucoup de fonds technologiques climatiques, et la plupart sont axés sur la décarbonisation. À notre avis, c’est extrêmement important. Nous devons réfléchir à la façon dont nous réglons la crise climatique à long terme, mais que devons-nous faire pour nous assurer d’être résilients pendant que cela se produit? Cette crise se produit, que nous le voulions ou non.

Michael Torrance :
Dans le cadre de votre approche de placement, que pensez-vous des différents piliers du secteur des technologies de l’incendie lorsque vous examinez différentes entreprises qui utilisent des technologies novatrices?

Jay Ribakove :
Nous pouvons dire qu’il y a quatre piliers : la prévention, l’extinction, le rétablissement et l’activation de la technologie. Ils sont donc relativement clairs et réalistes, et ils se fondent les uns avec les autres. Dans l’ensemble, nous avons besoin d’une stratégie de défense en profondeur, comme celle qui existe en cybersécurité. Tout d’abord, la technologie à elle seule ne résoudra pas ce problème, en fait aucune solution technologique à elle seule ne le réglera. Nous ne pouvons pas entièrement prévenir les incendies. Nous voulons réduire au minimum ceux qui sont liés aux services publics.
Nous voulons évidemment arrêter les gens avant qu’ils ne commettent des actes comme des incendies criminels et prévenir les conséquences liées à la foudre. Nous ne serons jamais en mesure d’arrêter complètement les incendies. Nous devons aussi trouver des moyens de les éteindre plus efficacement, ce qui implique notamment de les détecter plus rapidement afin d’intervenir avant qu’ils ne dégénèrent et ne deviennent incontrôlables. Mais ensuite, il faut se pencher sur les outils dont nous disposons, selon la taille et l’emplacement du feu. Un incendie en forêt dans une région éloignée est très différent de ce que nous avons vu à Los Angeles dans un environnement urbain. Ensuite, si toutes nos défenses ont échoué, comment pouvons-nous nous rétablir à la suite d’un incendie? Comment pouvons-nous rendre ces catastrophes aussi peu douloureuses que possible? Et ce, dans une situation où il y a déjà beaucoup de douleur et de souffrance. Et enfin, rien de tout cela ne peut se produire en vase clos. Souvent, la technologie et l’innovation reposent sur des catalyseurs et des technologies qui permettent de nouvelles avancées. Donc, nous investissons dans toutes ces catégories.

Michael Torrance :
Mais dans quels types d’entreprises investissez-vous et quels types d’innovations avez-vous constatés en matière de prévention ou d’atténuation des feux de forêt?

Jay Ribakove :
Absolutely. Commençons par la prévention. Nous avons investi dans un logiciel qui aide les pompiers des comtés et des municipalités à améliorer leur capacité à défendre leurs collectivités, qu’il s’agisse de maisons mieux préparées, d’espaces qu’il est possible de défendre ou de planification des services à la collectivité. Nous avons investi dans les combustibles, les traitements et la technologie qui sont utilisés pour éclaircir les forêts, éliminer les broussailles, faire des brûlages ciblés de façon plus économique, plus efficace, plus rapide et avec moins de main-d’œuvre. Nous avons récemment investi dans une entreprise qui travaille à accroître la productivité économique des forêts, en réintroduisant essentiellement les activités de scierie dans des régions où cela est devenu économiquement irréaliste.
Nos forêts sont devenues de trois à cinq fois plus denses. C’est notamment parce que la National Environmental Policy Act (NEPA) rend ces tâches très ardues, sans de longues études environnementales. Il y a la perception du public et les problèmes des gens qui ne veulent pas voir cela se dérouler dans leur cour. Le résultat est que les feux sont extrêmement intenses par rapport à ce qui était des feux normaux qui faisaient partie du cycle des incendies. Je veux aussi aborder certains aspects comme la conscience de la situation et la détection précoce, les technologies d’extinction rapide au moyen de drones et d’hélicoptères, l’assurance et la technologie pour combler le vide dans bon nombre de ces régions à risque élevé où les gens sont dans l’incapacité de s’assurer pour une raison ou une autre. Il existe des outils qui aident les services publics à réduire au minimum les risques et à fonctionner de façon plus efficace.

Michael Torrance :
Vous avez parlé un peu des innovations en matière de prévention des incendies ou de gestion des forêts. Comment le risque associé aux feux de forêt et les facteurs économiques connexes entrent-ils en ligne de compte dans l’aspect économique de la prévention? Pouvez-vous nous présenter des études de cas ou nous indiquer comment évolue l’aspect prévention des possibilités d’investissement?

Jay Ribakove :
Bien sûr. C’est un secteur qui a toujours été difficile, car un dollar de prévention peut valoir jusqu’à dix fois ce que vaut un dollar d’extinction, mais il est beaucoup plus difficile d’amener les gens à dépenser en prévention. Cela dit, compte tenu du nombre de tragédies que nous avons connues au cours des sept dernières années, ce paradigme commence à évoluer. Il y a deux choses principales à retenir. Premièrement, il y a la perception du public et la nécessité de faire ce travail et de dépenser cet argent. Ensuite, nous avons la pression exercée sur les dirigeants des services publics pour qu’ils permettent que ces dépenses soient effectuées et qu’une partie en soit transmise aux consommateurs sous forme d’augmentation des taux. Nous avons observé une chose très intéressante. Une étude commanditée par la fondation Gordon and Betty Moore a montré qu’une réduction de 15 minutes du temps d’intervention en cas d’incendie réduirait le coût total des incendies de 3 à 15 milliards de dollars par année en Californie seulement. Ce que nous constatons, c’est que les modèles deviennent suffisamment complexes pour que nous puissions attribuer un rendement du capital investi à certains de ces efforts de prévention plutôt qu’aux seuls efforts d’extinction.

Michael Torrance :
Pouvez-vous nous en dire plus sur les types de technologies qui peuvent aider les répondants à réagir aux incendies qui se développent? Quels types de stratégies et de technologies d’extinction rapide entrevoyez-vous?

Jay Ribakove :
Oui, il y a quelques points qui méritent d’être abordés. Je crois que l’intervention commence avant l’arrivée des pompiers. Le fardeau pour les premiers répondants, et même pour les centres d’appels, est énorme. Comment pouvons-nous les aider à réduire au minimum leur charge de travail et à concentrer leurs efforts exclusivement sur les véritables urgences au 911 plutôt que sur la grande majorité des appels qu’ils reçoivent. Dans les centres d’appels, 70 à 80 % des appels sont non urgents. Ensuite, bien souvent, les pompiers n’ont pas toutes les ressources nécessaires pour lutter contre les incendies extrêmes. Ils partagent donc des ressources avec plusieurs États et même, nous l’avons vu à Los Angeles, avec plusieurs pays. Or, les mécanismes de demande de ces ressources et de compréhension du responsable de la facture pour ces ressources nécessitent une mise à niveau. Cela n’est pas causé par de mauvaises intentions. En fait, lorsque vous bâtissez un système complexe, vous vous retrouvez souvent avec des aspects étranges dans le système.
Lorsque les pompiers se présentent sur place, il faut qu’ils aient une meilleure conscience de la situation. Où doivent-ils se placer? Quelle est la tâche la plus utile qu’ils peuvent accomplir? Comment pouvons-nous mieux les protéger? Il existe des solutions technologiques et non technologiques. On peut donner un excellent exemple d’approche plus traditionnelle : la force de réaction rapide en Californie du Sud, constituée de véhicules aériens dotés de la vision nocturne qui permet de réagir de manière plus rapide et efficace pour ralentir les feux, ce qui auparavant n’était pas possible avant le lever du jour. Mais nous pouvons aussi envoyer des drones beaucoup plus petits qui sont beaucoup moins coûteux, et qui peuvent assumer un degré de risque plus élevé compte tenu des vents ou de l’environnement, et qui pourraient éteindre un incendie avant qu’il ne devienne suffisamment important pour que nous ayons besoin d’une force d’extinction aérienne ou de troupes au sol. En outre, de nombreux innovateurs tentent d’introduire de nouveaux matériaux, de nouveaux produits ignifuges et d’autres méthodes d’extinction, comme l’acoustique. Nous avons même vu des gens utiliser la technologie supersonique, et cela m’a stupéfait.

Michael Torrance :
Que pouvez-vous nous dire au sujet des clients de ces produits et services? S’agit-il de gouvernements? S’agit-il d’assureurs? Est-ce que ce sont les entreprises de services publics ou d’infrastructures qui pourraient être touchées? S’agit-il de propriétaires fonciers? Ou toutes ces réponses? À quoi ressemble le marché?

Jay Ribakove :
Toutes ces réponses sont bonnes. Ce sont les quatre segments de clientèle. Nous pensons en premier lieu aux services publics, à la fois parce qu’il s’agit d’une vente interentreprises naturelle, mais aussi parce qu’il s’agit d’un risque existentiel pour leurs activités. Il n’y a que très peu d’éléments qui peuvent mettre rapidement en faillite une entreprise dont le chiffre d’affaires est supérieur à 100 milliards de dollars, mais ça a été le cas de PG&E en 2018. Hawaiian Electric vient d’accepter un règlement de quatre ou cinq milliards de dollars à cause des incendies à Maui. Et Pacific Corp est actuellement visée par une poursuite de 30 milliards de dollars. C’est donc l’un des trois principaux problèmes auxquels font face les dirigeants d’entreprise, et il est même devenu primordial. Bien entendu, les gouvernements ont également une énorme responsabilité à cet égard, mais il y a beaucoup de personnes en situation de responsabilité dans le paysage gouvernemental, car la lutte contre les incendies est partagée entre le gouvernement fédéral, les états et les municipalités. Quoiqu’il en soit, les gouvernements sont en train de devenir des acheteurs de technologies beaucoup plus solides et très compétents. Je crois qu’il faut trouver un moyen d’établir un lien de confiance pour la vente à ces groupes, et il faut faire preuve d’un certain niveau de patience pour comprendre le processus d’approvisionnement du gouvernement.
Les compagnies d’assurance partagent une grande partie de ce risque. Jusqu’à présent, elles n’étaient pas d’excellents clients de la technologie, mais cela commence à changer. Je crois qu’il se passe différentes choses. En résumé, comme toutes les autres, les compagnies d’assurance ont besoin de croissance, et il est difficile pour elles de renoncer à certains de ces grands marchés. Si elles sont en mesure d’augmenter leurs taux pour accepter l’augmentation du coût de la réassurance, dans les modèles climatiques prospectifs, il y a également une marge de manœuvre potentielle dans les primes à consacrer à la réduction des risques ou à des technologies de transfert des risques. Enfin, il y a les propriétaires d’actifs privés. Et les risques pour ce groupe sont très élevés. Il s’agit en fait d’un groupe de clients très diversifié. Il y a de grands propriétaires fonciers, comme des sociétés d’investissement dans le bois d’œuvre, des entreprises forestières ou des stations de ski, qui se ressemblent un peu et qui ont beaucoup à perdre. Mais il y a aussi des gens qui offrent des produits et services personnalisés, comme les vignobles, et dans ce cas, il faut vendre sur une base individuelle.

Michael Torrance :
En ce qui concerne le secteur de l’assurance, Jay, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les possibilités que vous voyez ici et sur ce qui vous intéresse?

Jay Ribakove :
Bien sûr. En ce qui concerne l’innovation pour le secteur de l’assurance, il y a vraiment deux modes d’innovation particuliers. Tout d’abord, il y a la modélisation, qui permet de mieux comprendre les différentes propriétés et le risque. Il y a aussi la capacité d’analyser une propriété et de faire des recommandations afin de réduire le risque ou de la rendre assurable. L’une des entreprises de notre portefeuille, Stand, adopte la deuxième approche. Ce que nous jugeons très intéressant et important, c’est que nous avons besoin de mécanismes appropriés de transfert des risques pour que l’économie immobilière soit fonctionnelle.
Dans la plupart des cas, il est impossible de contracter un prêt hypothécaire si on n’est pas assurable. Il est donc essentiel de trouver une solution. Il y a un autre aspect que je trouve très intéressant, en particulier en Californie, même si les incendies ne sont pas un problème exclusif à la Californie puisque l’an dernier, 49 États sur 50, soit tous les États sauf le Delaware, ont subi un incendie de forêt. C’est une statistique qui m’a surpris. Je dis cela parce que ce qui s’est passé en Californie, avec le plan d’équité, c’est que beaucoup de gens ont vu le coût réel dissocié du risque réel. Cela signifie que nous devons réinternaliser certaines de ces dépenses et certains de ces mécanismes de défense, ce qui nous protégera réellement et, en fin de compte, nous apportera beaucoup de valeur. Mais je le répète, cela est impopulaire.

Michael Torrance :
C’est un immense défi. Dans quelle mesure êtes-vous convaincu que ces types de nouvelles technologies et d’innovations pourront réellement réduire le risque ou les conséquences des feux de forêt, avec le temps? Selon vous, dans combien de temps cela sera-t-il possible?

Jay Ribakove :
C’est une excellente question. Nous constatons, au sein de notre portefeuille, un taux d’adoption très élevé. L’adoption peut souvent être évaluée en dollars et en cents, et en nombre de clients. C’est beaucoup ce que nous constatons. Nous essayons également de surveiller la valeur des actifs qui sont protégés. Quelle région est protégée et sur quelles régions travaillons-nous? Donc, si nous appliquons différents seuils de confiance à l’efficacité des technologies, nous pouvons voir que même un taux d’adoption modeste par les clients, dans les régions les plus à risque, a une valeur économique considérable. C’est l’un des aspects les plus intéressants des incendies : oubliez vos tendances politiques. Personne n’aime les incendies ni les catastrophes. Cela se résume à un enjeu économique, et cela en facilite la résolution. Cela ne signifie pas que c’est facile, mais tout le monde est d’accord pour dire que nous devons essayer.

Michael Torrance :
C’est un sujet vraiment fascinant, Jay. Avez-vous une dernière réflexion pour notre auditoire?
Jay Ribakove :
À la lumière de ce qui s’est passé à Los Angeles, on nous demande souvent ce qu’il est possible de faire. Je crois que les éléments auxquels il est le plus facile de penser sont aussi vraiment impopulaires. Personne ne veut renforcer les protections de sa maison, que ce soit en adoptant à l’extérieur de nouveaux matériaux de construction plus résistants au feu ou en éliminant une partie de l’aménagement paysager, ne serait-ce qu’à cinq pieds des murs de la maison. Chacun veut, je le comprends, que sa maison soit chaleureuse et accueillante. Personne ne veut d’une forteresse. Mais si nous prenons ces petites mesures, nous savons que les petits incendies risqueront beaucoup moins de se transformer en catastrophes, et cela signifie qu’une grande partie des ressources en place et de nombreux outils mis à la disposition des premiers répondants en ce moment peuvent être très efficaces. Nous en sommes donc à un moment catalyseur où nous devons nous voir la réalité en face et nous demander si le risque de ne pas faire certaines de ces choses mérite d’être récompensé.

Michael Torrance :
Très bien. Merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé aujourd’hui, Jay.

Jay Ribakove :
Vous de même, Michael. Ce fut un plaisir de vous parler.

Michael Torrance :
Merci d’avoir écouté cet épisode du balado Sustainability Leaders. Ce balado est présenté par BMO. Vous trouverez notre émission sur Apple Podcasts, Spotify ou votre lecteur de balados préféré. Cliquez sur le bouton de suivi pour être avisé lorsque de nouveaux épisodes sont publiés. Vos commentaires sont importants pour nous, alors n’hésitez pas à nous laisser une cote, une critique ou tout autre commentaire, ou à consulter le site leadersetdurabilite.bmo.com/fr. Notre balado et nos ressources sont produits avec le soutien de l’équipe Marketing de BMO et de Puddle Creative. À la prochaine. Merci de nous avoir écoutés et bonne semaine.

Avis :
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