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Le mois de juin se terminait à peine que le Canada connaissait déjà la pire saison de feux de forêt de son histoire. Des centaines d’incendies non maîtrisés avaient incinéré plus de 8,8 millions d’hectares de terres, une superficie supérieure à celle du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard combinés, menaçant la vie et les maisons d’innombrables Canadiens.
Dans le but d’explorer l’incidence de ces événements sur le pays, George Sutherland, conseiller principal, Changements climatiques et durabilité, Institut pour le climat de BMO, a rencontré Mike Flannigan, titulaire de la Chaire de la Colombie-Britannique en recherche sur l’innovation en services prédictifs, Gestion des urgences et science des incendies, Université Thompson Rivers, et Ray Ault, directeur, Prévention et atténuation, Intelli-feu Canada.
« Nous sommes en territoire inconnu, a déclaré M. Flannigan, également directeur scientifique du Canadian Partnership for Wildland Fire Science. Nous n’en sommes même pas au milieu de la saison des feux et nous avons déjà battu le record précédent. »
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Le risque de feux de forêt augmente
Au cours de la discussion, M. Flannigan a expliqué les ingrédients simples d’un feu de forêt. Ils comprennent le combustible (sous forme de végétation), une source d’inflammation (activités humaines ou foudre) et un temps sec, chaud et venteux. « Plus le climat se réchauffe, plus nous verrons de feux de forêt », a-t-il dit.
À mesure que les températures mondiales augmentent, la saison des incendies arrive plus tôt et dure plus longtemps, la foudre devient plus fréquente et la végétation qui alimente les flammes devient plus sèche et plus combustible.
Élaboration d’une stratégie nationale sur les feux de forêt
Selon le consensus scientifique, la seule façon d’inverser la tendance est la collaboration des gouvernements du monde entier pour faire face aux effets des changements climatiques d’origine humaine. À défaut de cela, M. Flannigan a déclaré que le pays doit être plus proactif dans la lutte contre les incendies d’origine humaine, notamment en prenant la décision impopulaire de fermer les zones boisées avant la venue de conditions météorologiques extrêmes favorisant les feux. Le Canada pourrait également faire mieux pour déplacer rapidement les pompiers d’une province à une autre une fois les incendies déclarés. « Nous semblons être réactifs, a-t-il dit. Nous réagissons une fois que les événements sont déjà en cours. C’est trop tard. »
M. Sutherland, qui a travaillé comme chercheur sur les incendies plus tôt dans sa carrière, a souligné que l’approche de lutte contre les feux de forêt est en train de changer, soulignant la Stratégie nationale d’adaptation récemment publiée par le gouvernement canadien. Le rapport présente un plan de collaboration avec les collectivités situées dans des zones à risque élevé de feux de forêt, y compris les communautés autochtones et du Nord, visant l’élaboration de plans de prévention et d’atténuation d’ici 2030 et la mise en place de 15 % de ceux-ci d’ici 2028.
M. Flannigan a décrit la stratégie comme un pas dans la bonne direction, mais a déclaré que le pays doit aussi élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des urgences pour chaque collectivité. « Nous devons améliorer notre prise de décisions éclairées sur la marche à suivre avec chaque incendie, a-t-il dit. Nous avons commencé sur cette voie, mais nous avons encore du chemin à faire. »
Les répercussions économiques des feux de forêt
Ce ne sont pas tous les incendies qui sont mauvais. Les feux de forêt sont un phénomène naturel, habituellement causé par la foudre, qui ont une fonction essentielle dans nos écosystèmes, car ils éliminent la végétation ancienne et font de la place pour renouveler les forêts. Mais comme M. Sutherland l’a expliqué, ces feux deviennent un problème lorsqu’ils deviennent incontrôlables et menacent notre environnement bâti.
Ces répercussions peuvent être graves. Il est relativement facile d’évaluer les dommages économiques causés par les feux de forêt au Canada. Par exemple, les dommages des incendies de Fort McMurray en 2016 sont estimés à un peu moins de 9 milliards de dollars1. Toutefois, les répercussions de ces événements sur la santé physique et mentale des Canadiens sont plus difficiles à quantifier.
« Les répercussions sur les gens sont importantes, a déclaré Ray Ault. En un après-midi, le tissu communautaire est déchiré de telle sorte qu’il ne sera jamais réparé. Ce sera une communauté différente à l’avenir. Certaines de ces personnes ne seront tout simplement plus là. C’est très difficile pour les familles. »
Renforcer la résilience aux feux de forêt dans les collectivités
L’un des objectifs d’Intelli-feu est de renforcer la résilience aux feux de forêt au niveau communautaire en informant les gens des dangers qui les guettent. « Nous les appelons des plans communautaires de protection contre les feux de forêt, a déclaré M. Ault. Ils aident la collectivité à quantifier les risques liés aux feux de forêt, puis à élaborer un plan pour les atténuer. »
En plus d’accroître la sensibilisation à un enjeu important, le fait de mettre ces plans sur papier peut aider les collectivités intéressées à demander de l’aide financière au gouvernement pour leurs efforts. Sur le plan pratique, ces plans enseignent aux collectivités ce qu’elles doivent faire si un incendie s’approche des limites de leur ville. « Lorsque vous avez un incendie, vous avez un plan de combat, a-t-il dit. Vous savez d’où l’eau proviendra, où les équipes iront, où se trouvent vos infrastructures essentielles et ce que vous devez protéger. C’est un outil très utile. »
L’organisation fournit également des renseignements pour aider les propriétaires à atténuer leurs risques personnels, notamment sur comment repérer les éléments inflammables et faire de la zone entourant leur maison une zone non inflammable. « La plupart des gens ne se rendent pas compte que ce n’est pas un mur de feu qui menace leur maison, a-t-il dit. C’est un tas de petits tisons et de braises, dont certains font moins de trois centimètres de longueur. Si ces braises atterrissent sur une surface inflammable et que les conditions météorologiques sont propices à un incendie, elles peuvent donner naissance à une flamme. »
Au bout du compte, lorsqu’une zone est menacée par un incendie, il faut les efforts de toute une collectivité pour assurer la sécurité de tous. « Il est très difficile pour la province de réagir à tous ces incendies, a déclaré M. Ault. Il n’y a tout simplement pas assez de pompiers, de camions d’incendie et d’avions. Si les résidents se sont organisés, ont pris des mesures et ont contribué à atténuer leurs risques, l’issue peut être toute autre. Intelli-feu Canada aide les gens à faire leurs premiers pas. »
1 Rapport de l’Université MacEwan
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